Hier, pour être sûr de ne rien voir ni entendre sur Le Mariage (kate william toussa toussa): direction le Club Marbeuf pour l'avant-première d'un film d'animation dont j'avais entendu parler l'an dernier et que j'avais particulièrement envie de voir, et autant dire que je n'ai pas été déçu...
Chico & Rita nous dépeint le destin d'un jeune et talentueux pianiste et d'une chanteuse dont la voix n'a d'égal que la sensualité qu'elle dégage. Inspirée en partie par la vie de l'immense Bebo Valdes , la tumultueuse histoire d'amour (à la manière d'un boléro) prend son départ dans le Cuba pré-révolutionnaire, en 1948, en plein âge d'Or du jazz. Des bordels et autres clubs mythiques de La Havane aux quais de Seine, en passant par les lumières de Broadway, Fernando Trueba et Javier Mariscal nous entraînent dans ce qui est pour moi l'une des plus belles réalisations autour du jazz que j'ai pu voir!
Fernando Trueba est notamment connu pour son Oscar du meilleur film étranger obtenu en 1994 pour Belle époque (dans lequel il dirigeait Pénélope Cruz). En 2000 il faisait déjà une première incursion dans l'univers de la musique avec son film docu. hommage au latin jazz Calle 54. Côté illustration un artiste multi-casquettes dont le dessin principalement à la main va donner son atmosphère unique au film. Javier Mariscal s'était illustré dès 1979 en offrant à la ville de Barcelone son fameux logo "Bar, Cel, Ona" (bar, ciel, vague).
Dans Chico & Rita, son coup de crayon fait merveille, et lorsque l'on sait que le choix du type d'animation a occupé à lui seul son équipe pendant plus de six mois, on comprend mieux le résultat. Loin de tomber dans la recherche de la perfection comme il est de mise actuellement dans le monde de l'animation, ses dessins ont par contre une véritable âme qui donne toute sa profondeur au récit. Il est intéressant de noter aussi la manière dont le trait évolue et s'adapte à la ville dans laquelle se situe l'action. Certains tableaux constituent des œuvres d'art à part entière et me restent en tête depuis la projection! C'est notamment le cas d'un passage dans un central park enneigé en compagnie de celui qui a fait entrer les percussions dans le jazz de Charlie Parker ou Dizzy Gillespie et dont la mort (suite à un sombre affaire d'herbe) est mise en image dans la scène suivante: Chano Pozo.
On croise ainsi dans le film, outre les trois monstres précédemment cités, des légendes telles que Nat King Cole ou Thelonious Monk. Je vous laisse imaginer le niveau de la bande son (chaque scène a été initialement pensée en fonction de morceaux, plus ou moins connus de ces différents artistes et de Bebo Valdes).
Avant de passer aux extraits (Bésame mucho pour rythmer la rencontre Chico/Rita et la bande annonce), précisons si il était nécessaire de le faire que ce film est à voir absolument en VO (espagnol)..
Date de SORTIE: le 6 juillet! (le film est pourtant sorti en Espagne, aux US et en GB en fin d'année dernière et a eu le temps d'être nommé dans différentes sélections et de remporter plusieurs récompenses et notamment le Goya 2011 du meilleur film d'animation)